Etourneaux : à l’attaque des ballets dans le ciel romain

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Laissez-vous emporter, vous aussi, par la beauté du spectacle des étourneaux au-dessus de Rome, vus depuis la colline du Janicule. C’est magnifique, mais… la poésie d’un vol d’étourneaux (storni) n’est pas du goût de tous les Romains ! C’est en particulier un calvaire pour tous ceux qui ont le malheur de vivre ou de circuler là où ils passent, sur les bords du Tibre, par exemple. Quelques minutes de bonheur pour les yeux de certains provoquent l’ire de ceux qui se voient bombardés de fiente, ou qui retrouvent leur véhicule recouvert d’excréments, ou qui glissent sur la chaussée. Plusieurs accidents impliquant des véhicules ont été signalés la semaine dernière entre le Pont Sisto et l’Ara Pacis. Le guano est devenu un cauchemar pour la ville. Depuis les années 1970, les étourneaux ont commencé à nidifier à Rome, et sont rejoints par les populations du Nord et de l’Est de l’Europe à partir de fin septembre, qui cherchent un climat plus clément. On parle de quatre millions d’oiseaux au-dessus de Rome.

Tous les ans, à cette période, la ville de Rome s’arme de moyens pour les faire partir tellement les nuisances sont importantes. Bruit insupportable, excréments qui tombent sur les gens, les voitures, les bâtiments, et qui rendent la chaussée glissante comme du savon quand il pleut. Les associations de cyclistes ont appellé la municipalité à agir. Le problème concerne de nombreux citadins et aussi les motorini. Mais jusqu’à il  y a quelques jours, le budget n’était pas débloqué. Le problème est pourtant récurrent, avec un coût pour la ville supérieur à 100 000 euros par an pour une campagne de lutte qui dure en général d’octobre à mars. Cependant les moyens mis à disposition se négocient presque chaque année, en tout cas pour 2013, aucun contrat n’avait été conclu…

La commune vient d’annoncer que la campagne va commencer. Les équipes d’Ama sont déjà au travail ; quinze agents travaillent pour nettoyer les déjections et rendre plus sûres les voies le long du Tibre. L’éloignement des oiseaux a été confié à la société Fauna Urbis qui l’avait déjà réalisé en 2011 et 2012. La méthode est une méthode « douce ». Elle est utilisée depuis une vingtaine d’année et a fait ses preuves. C’est la métode dite du distress call, qui consiste à diffuser à travers de grands mégaphones le cri d’angoisse des étourneaux enregistré sur des supports digitaux, dès le coucher du soleil. L’objectif étant de les déloger des dortoirs qu’ils ont installés sur les platanes sur Lungotevere, et dans les quartiers de Testaccio et de Prati. Et donc les ballets au-dessus de nos têtes devraient cesser… jusqu’à l’an prochain !

 

 

vidéo: Rome Pratique