La boîte de dénonciation : Un vestige historique de la Piazza delle Coppelle

Photo of author

Par ROME Pratique

Date de création

Modification

Plongez-vous dans le charme de la Piazza delle Coppelle à Rome. Au-delà de son ambiance pittoresque, cette place cache une énigme : une boîte de dénonciation datant du XVIIIème siècle. Jadis, les citoyens y signalaient les maladies de leurs hôtes, mêlant prévention d’épidémies et surveillance.

La Piazza delle Coppelle

Cette place pittoresque a une forme particulière car elle relie trois placettes qui forment comme un U tournant autour de l’église médiévale de San Salvatore alle Coppelle. Le première suit le long côté de l’église, la deuxième est derrière l’église et abrite depuis longtemps un petit marché de fruits et de légumes, la troisième est situé le long de la Via delle Coppelle.

La Piazza delle Coppelle ainsi que la rue éponyme tirent leur nom des vendeurs de « coppelle » – le terme « coppella » vient du latin « cupa », qui signifie baril -, petits récipients en bois contenant initialement cinq litres (10 « fojettes » en dialecte romain) d’eau de l’Acqua Acetosa (une eau acido-ferrugineuse) ou celle du Tibre et dans un deuxième temps, du vin ou du vinaigre.

L’église San Salvatore alle Coppelle

Elle est mentionnée pour la première fois au XIVème siècle mais cette église daterait de la fin du XIème siècle. La première phase de construction remonterait au pontificat de Célestin III (1191-98) dont il ne reste aujourd’hui que le petit clocher roman.

L’église a une façade extrêmement simple, l’intérieur à trois nefs, divisées à l’origine par des colonnes de marbre (remplacées aujourd’hui par des piliers de maçonnerie). Elle conserve notamment une fresque du XIVème siècle représentant la Vierge avec Jésus sur ses genoux de l’école d’Antoniazzo Romano. Le clocher, de plan carré et partiellement couvert est construit en brique.

La boîte de dénonciation

La particularité de cette église réside dans une plaque de marbre sur laquelle se trouve l’inscription : ANNO IUBILEI MDCCL QUI DEVONO METTERE I VIGLIETTI TUTTI GLI OSTI ALBERGATORI LOCANDIERI ED ALTRI PER DARE NOTIZIA DE’ FORESTIERI CHE SI INFERMANO NELLE LORO CASE. ALLA VENERAB CONFRAT DELLA DIVINA PERSEVERANZA, CON AUTORITÀ APOSTOLICA ERETTA A TENORE DELL’ULTIMO EDITTO DELL’E.mo VICARIO EMANATO IL DI XVII DECEMBRE MDCCXLIX et sous la forme d’une boîte aux lettres dans laquelle les hôteliers, les restaurateurs et les citoyens étaient tenus de signaler par écrit la maladie de leurs hôtes, à la fois dans la crainte de propagation d’une maladie épidémique et pour permettre à la Confrérie du Saint Sacrement de la Persévérance Divine, établie le 11 août 1663, de prendre soin de la santé du patient. C’était également un moyen permettant d’enregistrer les étrangers se trouvant dans la ville.

Contexte historique de la boîte

Cette plaque a été placée là, en 1750 comme l’indique l’inscription, à l’occasion du Jubilé, précisément en raison du très grand afflux de pèlerins pour l’occasion (un million). Des peines très sévères, prévues dans un édit du cardinal Corsini du 15 février 1750 ont été infligées à ceux qui ne s’étaient pas conformé à cette demande…