Les grandes familles Romaines : Les Barberini

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Palazzo Barberini
Le palais Barberini qui abrite aujourd’hui la Galerie Nationale d’Art Ancien.

Jusqu’à l’été, nous vous proposons une série d’articles sur les grandes familles romaines. Chaque lundi, découvrez une grande lignée ayant façonné la Ville éternelle. Une sélection non exhaustive, qui tente de rassembler les familles ayant marqué la ville de Rome et dont le nom nous parle encore aujourd’hui.

Nous nous attacherons d’abord à présenter brièvement l’histoire de chacune des familles et leur influence sur la Ville éternelle avant de poursuivre par la description de leur blason et de terminer par des lieux, bâtiments, construits ou ayant appartenu à ces familles dans la capitale italienne.

La famille Barberini

Un Pape népotiste
Comme beaucoup d’autres, la famille Barberini, si elle a connu le succès et la gloire à Rome, tient ses racines d’une toute autre région : la Toscane. Issue d’une ville, Barberino qui donnera le nom à cette famille, ils migrent à Rome après la mort du père en 1571. A partir de-là, cette famille sera très liée au parcours de son « champion », Maffeo Barberini. Élu le 6 août 1623 à la plus haute charge suprême de l’Église Catholique Romaine, ce dernier va en faire profiter sa famille.
Pendant plus de 20 ans, les Barberini vont régner sur Rome. De par les fonctions accordées d’abord ; l’élu qui devient Urbain VIII nomme ses proches aux plus hautes fonctions de la Curie. Du pur népotisme (qui vient de nipote = neveu en italien), deux de ses neveux seront cardinaux, un troisième préfet de Rome, quant à son frère il sera lui aussi cardinal. Au cours de la période, les Barberini s’enrichissent énormément et font concurrence avec les grandes familles romaines. Ce qui amènera à la mort d’Urbain VIII, à des conflits après des années de jalousie et à l’exode des Barberini en France.

Blason Barberini - Urbain VIII
Le blason du Pape Urbain VIII intégrant les abeilles des Barberini.

L’abeille des Barberini
Si la Louve est incontestablement le plus grand symbole de la ville de Rome, il existe néanmoins d’autre animaux ayant une importance respectable dans l’histoire de la ville. L’abeille en fait partie, et la famille Barberini a été son plus grand promoteur. L’armoirie de cette dernière est en effet composée de trois abeilles sur un fond bleu et plus tard le blason du Pape Urbain VIII les accompagnera avec les très célèbres clés du Vatican. Si la famille a choisi les abeilles c’est parce qu’elles ont toujours été associées à l’ingéniosité, au dévouement et au travail, avec le miel comme symbole de la douceur de la parole divine et du message chrétien.

Une famille de mécènes et de protecteurs des arts
Le Pape Urbain VIII est connu et reconnu pour avoir soutenu le développement artistique de la Ville éternelle. Il a notamment fait travailler Bernini dans le cadre de la contre-réforme catholique en tentant de marquer par l’architecture et les arts la reconquête de l’église sur les « hérétiques ». Les Barberini ne se gêneront pas pour piller les décombres de l’antiquité comme le Panthéon pour leurs œuvres, le slogan « Quod non fecerunt barbari, fecerunt Barberini » (Ce que n’ont pas fait les barbares, les Barberini l’ont fait) illustrant bien l’orgueil de la famille.
Parmi les multiples œuvres que l’on doit aux Barberini, on pense notamment à L’église Sant ’Ivo alla Sapienza de Francesco Borromini ou à la fontaine des abeilles sur la piazza Barberini qui sont des commandes du Pape Urbain VIII.
Mais l’illustre famille va surtout avancer ses pions à Rome afin de prévoir l’avenir et assurer la pérennité de la lignée après une ascension fulgurante. Les Barberini vont racheter des terrains et des bâtiments. Ils construiront des vignes sur le Palatin au beau milieu des ruines et surtout ils rachètent un palais aux Sforza à la place duquel ils feront construire le célèbre Palais Barberini que nous connaissons aujourd’hui. Ce dernier, un chef-d’œuvre de l’architecture de la Renaissance, illustre la gloire passée de cette famille et abrite aujourd’hui la Galerie Nationale d’Art Ancien où l’on peut admirer le sublime plafond peint par Pierre de Crotone appelé La Gloire des Barberini…

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