
Si la présence de la papauté à Rome contribue à l’attractivité de la Ville Éternelle en attirant des milliers de pèlerins, la relation entre Rome et le Vatican a connu nombre de vicissitudes.
Rome fut pendant plus d’un millénaire capitale des États Pontificaux (appelés aussi États de l’Église) qui virent le jour en 752, sous l’autorité temporelle du pape. Ils connaissent leur expansion maximale au XIVème siècle, allant de Rome jusqu’à Ancône et Bologne.
Le Risorgimento vient alors bousculer l’hégémonie papale sur la ville et sa région. Le Risorgimento (mot italien qu’on peut traduire par “renaissance”, “résurrection”) est un processus de réunification de l’Italie, jusque-là divisée en territoires indépendants, souvent contrôlés par des puissances étrangères.
Il débute en 1848 avec l’apparition et le développement de groupes révolutionnaires et une guerre contre l’Empire d’Autriche. Ce mouvement connaît un premier accomplissement le 17 mars 1861 avec la proclamation du Royaume d’Italie et s’achève avec l’annexion de Rome le 20 septembre 1870. Le pape, qui résidait jusqu’alors au palais du Quirinal (aujourd’hui résidence du Président de la République Italienne) trouve refuge au palais du Vatican. Pie IX refuse la nouvelle donne politique, se considère comme “prisonnier” au Vatican et son refus marque le début de la “question romaine”, controverse concernant la place de Rome, à la fois siège du pouvoir temporel du pape et capitale de l’Italie. S’ensuit un désaccord qui dure 60 ans.
Cette “question romaine” est résolue le 11 février 1929 par les accords du Latran, passés entre le gouvernement italien représenté par Mussolini et le Saint-Siège, sous l’autorité du pape Pie XI. Ils aboutissent à la création du Vatican, qui devient un État souverain et indépendant, avec sa propre monnaie, sa gare, son bureau postal, etc. Il s’agit d’une monarchie absolue de droit divin, la dernière qui subsiste en Occident. Les accords stipulent que le gouvernement italien met fin à toute ingérence dans les affaires du Vatican et que ce dernier renonce à ses prétentions sur les anciens États Pontificaux. Cependant, l’Italie prend sous sa protection le Vatican. En cas d’incident Place Saint-Pierre, la police italienne se doit d’intervenir pour garantir la sécurité du plus petit État du monde.
Les accords du Latran reconnaissent aussi un statut aux Propriétés du Saint-Siège en Italie qui, situées en territoire italien, jouissent de l’extraterritorialité. Par exemple, à Rome, les basiliques Saint-Jean-de-Latran, Sainte-Marie-Majeure et Saint-Paul-hors-les-Murs en font partie. En les visitant, vous serez en territoire pontifical.