La porte magique de Rome

2560
Porte magique

Villa Palombara
Propriété de Massimiliano Palombara, marquis de Pietraforte (1614-1680), la villa Palombara était, au XVIIème siècle, située en dehors des limites de la ville. Le domaine couvrait plus ou moins l’actuelle Piazza Vittorio Emanuele.
Le Marquis de Palombara était un homme féru de sciences occultes, d’ésotérisme et en particulier d’alchimie. Il était proche des plus grands artistes et savants de l’époque et tenait des réunions avec des personnalités qui partageaient ses centres d’intérêt.
Il était ainsi ami avec la reine Christine de Suède (1626-1689) – réfugiée à Rome (de 1655 jusqu’à sa mort) après sa conversion au catholicisme et son abdication – qui comme lui finançait les expériences des alchimistes.

La légende
Selon celle-ci, un homme mystérieux (surement l’alchimiste Giustiniani Bono ou selon une variante de cette légende Giuseppe Francesco Borri), se serait présenté à la porte du marquis et aurait passé toute la nuit dans les jardins de la villa à la recherche d’une herbe mystérieuse capable de produire de l’or.
Le lendemain matin, l’homme aurait disparu en laissant derrière lui quelques pépites et des notes censées contenir le secret de la pierre philosophale… Incapable de déchiffrer le texte, le marquis en aurait fait graver le contenu sur les cinq portes de la villa Palombara ainsi que sur les murs intérieurs de la demeure, dans l’espoir qu’un jour, quelqu’un serait en mesure de le comprendre.

La porte magique
Aussi appelée porte alchimique, porte hermétique ou porte du Ciel, la porte magique est la seule des cinq portes de la villa Palombara qui existe encore aujourd’hui.
La villa a en effet été détruite en 1870 lorsqu’un projet d’urbanisation (qui vit notamment la construction de la place Vittorio Emanuele) fut lancé pour moderniser la ville.
En 1890, la porte a été placée dans le jardin de la place Vittorio Emanuele, sur un ancien mur de l’église de Saint-Eusèbe. Appuyée contre un bloc de terre, elle se situe à la hauteur du sol où elle se trouvait dans la villa.
De chaque côté de celle-ci, ont pris place (sans doute dans un but décoratif) deux statues en marbre du dieu égyptien Bès (Beth), le protecteur du foyer contre les esprits malins. Celles-ci proviennent d’un temple dédié à Sérapis bâti par Caracalla au IIIe siècle – dont il reste encore quelques vestiges dans la Villa Colonna – et ont été découvertes lors de fouilles sur le Mont Quirinal en 1888.

La formule
Les inscriptions figurant sur la porte représentent des illustrations que l’on trouve dans les livres d’alchimie de la seconde moitié du XVIIème siècle, des maximes en latin ou des symboles en hébreu. Pour autant, les archéologues comme les scientifiques n’ont toujours pas réussi à comprendre la formule présente sur la porte.
Une des raisons à cela est qu’il manque vraisemblablement la majorité des pièces du puzzle, présentes sur les autres portes et les murs intérieurs de la villa.