
Une religion iranienne dans l’Empire Romain
Le culte de Mithra est né en Asie plus d’un millénaire avant J-C. Il vénère une divinité bienveillante qui veille à la justice et à l’ordre du monde. Son nom signifie d’ailleurs « ami », « contrat », et sa popularité va s’accroître vers l’Ouest, d’abord en Perse, puis dans le bassin méditerranéen jusqu’à voir ses caractéristiques hellénisées dans la mythologie gréco-romaine. Dieu protecteur des défenseurs des territoires, il est très apprécié des soldats romains en particulier, eux-mêmes étant initiés à ce culte lors de leur service militaire en méditerranée.
Cette religion atteindra son apogée au IIème siècle de notre ère en étant reconnue par l’Empereur et adoptée par une majorité de soldats avant d’être interdite en 391 lorsque Théodose fait du christianisme la religion officielle de l’Empire. On dit de cette religion monothéiste qu’elle fait partie des « cultes à mystères », qui signifie que le rite se déroule en secret, souvent dans des grottes, des caves où le nouveau membre doit suivre un rite initiatique.
Un lieu de culte sous la basilique Saint Clément
Rome qui comptera de nombreux adeptes dans toutes les sphères de la société (de l’esclave au sénateur) comptera nombre de mithraeum, le lieu indispensable à la pratique du culte. Contrairement à d’autres religions, le mithraïsme est lié par essence au Mithraeum sans lequel il ne pourrait exister. Ces « caves », ne sont alors que rarement construites ad hoc mais sont issues d’édifices déjà existants comme des bains, entrepôts ou d’anciennes tombes souterraines reconverties en mithraeum.
La « grotte » la plus connue est celle située sous la basilique Saint Clément située entre le Colisée et San Giovanni. Elle est découverte juste avant l’unification italienne lors de travaux dans la Basilique et les fouilles archéologiques successives ont permis d’en apprendre beaucoup plus sur les pratiques et rites du culte de Mithra. L’ensemble est un édifice rectangulaire datant du Ier siècle et comportant plusieurs salles situées au rez-de-chaussée d’un bâtiment romain. A la fin du IIIème siècle, cette partie de l’édifice est transformée en mithraeum. On bouche alors les issues, le plafond fut décoré d’étoiles comme selon la symbolique de la cosmologie mithriaque. Un autel fut installé au fond de la salle avec la statue de Mithra donnant la mort au taureau symbole de fertilité et de fécondation appelé Tauroctonie. La statue est entourée de Cautes et Cautopates, porteurs de torches symbolisant la lumière et la vie. A la fin du IVème siècle, le mithraeum est abandonné, une basilique chrétienne se superposera au-dessus.
Les autres mithraeum à Rome
Il en existe jusqu’en Angleterre et en Espagne mais c’est à Rome que l’on retrouve le plus de vestiges des mithraeum (il y en aurait 35…). Voici une sélection des plus connus (visites possibles) dans la capitale italienne :
- Le mithraeum Barberini
- Le mithraeum des Thermes de Caracalla
- Le mithraeum de Santa Prisca
- Le mithraeum du Circo Massimo
- Le mithraeum de la Basilique de S. Stefano Rotondo
Visiter le mithraeum de la basilique Saint Clément Elle se déroule plus largement via la visite des souterrains et des fouilles archéologiques situés sous la basilique, visite qui dépasse donc la simple découverte du mithraeum. Horaires : De 9h30 à 12h30 et de 15h à 18h du lundi au samedi De 12h15 à 18h le dimanche Tarif : 10 euros (5 euros pour les étudiants, gratuits pour les moins de 16 ans). Ce sujet d’article nous a été proposé par Sophie de Salabert, notre gagnante du jeu concours Facebook : Fan du mois de février.