
Le VIème rione de Rome est appelé Parione. Il s’agit d’une déformation du latin parietes qui signifie « mur » et fait référence à un vestige du stade de Domitien qui se trouvait sur l’emplacement de la place Navone. Cette dernière et Campo de’ Fiori sont aujourd’hui les places les plus caractéristiques du centre historique de Rome.
Historique du quartier
Au premier siècle avant J.-C., c’est sur le champ de Mars que Pompée décide de construire son théâtre et sa curie. Domitien fait construire son stade en 85 apr. J.-C., là où aujourd’hui se dresse la place Navone, qui en a conservé la forme exacte. À cet empereur l’on doit aussi la construction de l’Odéon à l’emplacement de l’actuelle église San Pantaleo et du palais Massimo dalle Colonne.
Sur la place del Biscione, le palais de la famille Orsini accueillait les cardinaux et ambassadeurs. En conséquence, de quartier populaire le « Campo » est devenu vite synonyme de richesse et des hôtels prestigieux ont ouvert. Non loin de là cependant la corruption et le vice ont sévi, la prostitution notamment était répandue dans les rues aux alentours de la Chiesa Nuova.
En 1477, le marché qui se tenait jusqu’alors sur le Capitole est transféré sur la place Navone où il reste jusqu’en 1869. La place devient alors une grande foire populaire mais ses alentours continuent pourtant de s’anoblir, en effet les notaires, avocats, artistes y élisent domicile. Par ailleurs, pour répondre aux exigences des grandes familles installées à Parione, l’artisanat se développe, comme en témoignent aujourd’hui les rues qui portent des noms de métiers (Cappellari, Canestrari respectivement fabricants de chapeaux et paniers, Chiavari pour serruriers…). Les activités liée à l’édition et à l’imprimerie prennent également une grande ampleur surtout place Pasquino. La statue dressée sur cette place est l’une des plus importantes statues parlantes de Rome. On y vient déposer anonymement des poèmes satiriques qui visent les autorités au pouvoir.
Le palais de la Cancelleria construit à la fin du XVe est le siège de la chancellerie pontificale, il renferme aussi le musée Leonardo.
Le palais Baracco renferme la collection de statues antiques du Baron Baracco léguée à l’État italien. L’élégant édifice fut construit par Tommaso Le Roy, un breton anoblit par le pape Léon X au XVe siècle.
La via del Governo Vecchio voyait défiler les cortèges pontificaux qui accompagnaient le pape vers Saint-Jean-de-Latran. À partir de 1624 le palais Nardini au numéro 39 de cette rue hébergeait le Gouverneur de Rome avant qu’il n’occupe le palazzo Madama au XVIIe siècle.
À la même période, la place Navone devient le symbole de la Rome baroque. C’est en 1645 que le pape Innocent X décide de l’anoblir en faisant appel au Bernin et à Borromini, respectivement pour la célèbre Fontaine des quatre fleuves et l’église Sant’Agnese in Agone. Sur le flanc gauche de la place notons le palais Doria-Pamphili qui prend l’aspect qu’il a sous nos yeux en 1650. Il accueillit d’abord des cardinaux et des lettrés puis l’Académie philarmonique de Rome. C’est aujourd’hui le siège de l’ambassade du Brésil et de la Société musicale de Rome. Le palais Braschi à l’extrémité sud, avant de devenir un musée, est appartenu tour à tour à la famille Orsini, à la famille Colonna, au Pape Pie VI Braschi et dans les années 1930 il était le siège du parti fasciste républicain.
Quelques lieux sacrés suscitent l’intérêt des visiteurs, notamment l’église Sant’Agnese in Agone édifiée en 1654 ; l’église française Saint-Nicolas-des-Lorrains ; la Chiesa Nuova dont la façade remonte à 1605 et l’oratoire des fidèles de San Filippo Neri (filippini) qui date de 1640.
Pour relier la piazza Venezia au Tibre le Corso Vittorio Emanuele II est tracé en 1883 et à partir de celui-ci est raccordé le Corso Rinascimento ouvert en 1938 afin de créer un axe vers le pont Umberto Primo.
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Le rione Parione aujourd’hui…
Successivement stade, marché, théâtre de course de chars et de jeux populaires, la place Navone hérite de son riche passé le goût de la mise en scène. De nos jours, elle s’anime tout particulièrement à Noël et jusqu’au 6 janvier pour la fête de la Befana (version païenne de l’épiphanie en Italie). En soirée, en revanche c’est surtout au Campo de’ Fiori, sur la place Santa Maria della Pace ou encore sur la place del Fico que les jeunes Romains aiment se rencontrer.