
A Rome, avec l’argent du loto, on investit dans la pierre
Il n’est pas ici question d’immobilier mais de la restauration du mausolée du Pape
Jules II. Grâce à la contribution exceptionnelle du Sisal, la très riche société gérant le
Loto Italien, un autre chef d’œuvre de Michel-Ange a pu retrouver toute sa
splendeur : le Moïse de la Basilica San Pietro in Vincoli.
Cette immense sculpture de Moïse de 2,35 mètres de haut ne devait être qu’un
fragment d’un tombeau bien plus grand à la gloire du Pape Jules II, mécène de la
renaissance au début du XVIème siècle. L’œuvre intégrale restera inachevée et sera
déplacée du Vatican à cette église du célèbre quartier de Monti entre la gare Termini
et le Colisée. Pour la petite histoire, le malheureux Jules II sera finalement enterré en
compagnie de son oncle (le Pape Sixte IV) sous une simple dalle dans la basilique
Saint-Pierre.
Le cénotaphe (et non le mausolée puisqu’il ne contient pas de corps) reste un lieu
très visité à Rome où l’on vient contempler cette mythique statue de Moïse tenant
dans ses mains les tables de la loi dictées par Dieu sur le Mont Sinaï.
Sigmund Freud, en voyage dans la ville éternelle, impressionné par le talent de l’artiste, disait qu’elle exprimait le mieux l’impression de puissance qui déstabilisait le visiteur. Le fondateur de la psychanalyse en rédigera même un article en 1914 : « le Moïse de Michel-
Ange ».
Récemment restaurée après 15 ans de travaux, l’œuvre dispose à présent
d’un ambitieux système d’éclairages et d’illuminations permettant de restituer les
couleurs et l’intensité originale de l’œuvre. Nul doute qu’elle continuera à fasciner les
voyageurs du monde entier lorsqu’ils entreront dans la basilique et verront dans le
transept de droite cet imposant monument de l’illustre Michel-Ange.