
Un des endroits incontournables quand vous visitez ou vous baladez dans Rome est la Piazza della Rotonda. C’est en effet sur celle-ci que vous pourrez voir une fontaine, construite par Giacomo della Porta et surmontée d’un obélisque mais vous y découvrirez surtout le Panthéon.
L’histoire des trois Panthéon
Sur la base de l’inscription se trouvant sur son fronton « M.AGRIPPA.L.F.COS.TERTIVM.FECIT » signifiant « Marcus Agrippa, fils de Lucius, consul pour la troisième fois, le fit construire » on en déduit que le Panthéon a été construit par Marcus Agrippa entre 25-27 av. J.-C. Cependant, des fouilles et études ont permis de découvrir que le Panthéon actuel n’est pas l’original…
Le Panthéon original a bien été construit par Agrippa au début du règne d’Auguste qui l’a chargé d’une campagne d’embellissement de la ville conduisant à l’époque à un programmes de construction à grande échelle à Rome. Durant cette période, il construit, près du Champ de Mars, le Panthéon et les thermes d’Agrippa. Comme son nom l’indique, le Panthéon est un temple dédié à tous les dieux et en particulier, à ceux de Rome : Mars et Vénus.
L’endroit où il a choisi de construire le Panthéon serait, selon la légende, l’endroit où Romulus fut transporté au ciel.
En 80 après JC, il y a eu un énorme incendie dans Rome. Lors de celui-ci, de nombreux bâtiments, dont le Panthéon, furent détruits. L’empereur Domitien a fait reconstruire le Panthéon (ainsi que les autres bâtiments) y aurait fait graver son nom.
Sous le règne de Trajan, en 110 après JC, le Panthéon a été frappé par la foudre et a une nouvelle fois été brûlé. Il est reconstruit par l’empereur Hadrien entre 123 et 125 après JC suivant un plan entièrement nouveau et il fait rétablir la dédicace d’origine destinée à Agrippa se trouvant sur le fronton.
Une architecture innovante
Passionné d’architecture, Hadrien bénéficie alors de connaissances et de savoir-faire techniques à leur apogée (usage combiné de pierre, brique et mortier, béton de chaux coulé sur coffrage) ainsi que la capacité à mobiliser efficacement une main-d’œuvre nombreuse. Les effets géométriques (utilisation de formes carrées, triangulaires et rondes), le choix décoratif des matériaux et le travail sur l’éclairage intérieur, l’oculus étant la seule source de lumière du bâtiment, montrent que l’esthétique n’a pas été oubliée.
Le pronaos (le porche d’entrée), large de 33,1 m et profond de 15,6 m, marque la frontière entre profane et sacré. Il reprend le schéma classique du temple grec qui impose une colonnade et un fronton triangulaire à tout édifice religieux romain. Son toit est supporté par seize colonnes avec des fûts monolithe en granite (12,5 m de haut et 1,5 m de diamètre) et un chapiteau corinthien en marbre.
On trouve ensuite un bâtiment intermédiaire qui prolonge le pronaos et qui est plus haut que lui allant jusqu’au niveau que la rotonde. Formant le fond du pronaos, il relie celui-ci à la partie close du temple, la cella, son portail central – d’une proportion différente de celle de l’entrée – permettant le passage de l’un à l’autre.
La rotonde est une salle parfaitement circulaire d’un diamètre extérieur de 58 m formée par une double paroi de plus de 6 m d’épaisseur assurant un double rôle : former le décor de la cella et soutenir le poids de la coupole.
La coupole est quand à elle la prouesse technique de ce bâtiment, elle est d’une ampleur jusqu’alors inédite.
Afin d’alléger l’ensemble, la composition du béton varie du granulat à sa base de brique au premier niveau, puis faite de pierre ponce pour sa partie supérieure. Elle n’a également pas la même épaisseur en tout point, s’affinant vers le sommet. Elle passe ainsi de 5,90 m à sa base à 1,5 m au niveau de l’oculus (ouverture ronde).
La maçonnerie externe de la coupole est constituée de nombreux arcs de décharge qui répartissent les poussées.
Les 140 caissons composant l’intérieur de la coupole sont creusés et ont une fonction décorative, tout en réduisant le poids de l’édifice.
Une église mais aussi un tombeau
A l’origine, le Panthéon dont le nom signifie « de tous les dieux » était dédié à tous les dieux de l’antiquité et en particulier, à Mars et à Vénus.
C’est en 609, lorsque Phocas, l’empereur byzantin fit don du Panthéon au pape Boniface IV que celui-ci le convertit en église chrétienne. Connue sous le nom de Santa Maria Rotonda au Moyen-âge, elle se nomme encore aujourd’hui la Basilique de Sancta Maria ad Martyres (Sainte Marie des Martyrs).
C’est sa transformation en église et son utilisation de manière ininterrompue depuis lors qui ont permis au Panthéon d’être le bâtiment le mieux conservé de la Rome antique.
Ce temple destiné à tous les dieux est utilisé comme tombeau depuis la Renaissance. Dans les exèdres transformées en chapelles, reposent plusieurs personnalités dont Raphaël (1520), selon ses dernières volontés, ses élèves Baldassarre Peruzzi (1536) et Perin del Vaga (1547), les peintres Giovanni da Udine (1564), Taddeo Zuccaro (1566) et Annibale Carracci (1609).
On y conserve également le cœur du cardinal diplomate Ercole Consalvi (1824), deux rois d’Italie, Victor Emmanuel II (1878) et Umberto Ier (1900) et son épouse, la reine Marguerite de Savoie (1926).
Le Panthéon aujourd’hui
Si vous prenez de la hauteur pour découvrir la Ville Eternelle, que ce soit à partir de la terrasse du Monument à Victor Emmanuel II, de la coupole de la Basilique Saint-Pierre, du Janicule où encore lors d’un aperitivo en terrasse, vous apercevrez surement l’imposante coupole du Panthéon.
Il est ouvert au public du lundi au samedi de 8h30 à 19h30 et le dimanche de 9h à 18h00. Les jours fériés, il est ouvert de 9h à 13h. L’entrée est libre.