
Aujourd’hui encore, le carnaval est une occasion de s’amuser et de s’exprimer notamment par des déguisements et d’assister à des défilés masqués et des fêtes.
Le carnaval de Rome est avant tout une fête pour les enfants qui célèbrent le carnaval dans les écoles, les grands magasins et les rues.
Origines et traditions du carnaval
Le carnaval est traditionnellement la période précédant le carême et est célébré par des fêtes masquées, des défilés de chars et des danses. Le nom dérive probablement du latin médiéval carnem levare, qui signifie supprimer la viande du régime quotidien, pour respecter l’interdiction catholique de manger de la viande pendant les 40 jours du carême.
Le début du carnaval varie d’un pays à l’autre, et aussi d’une région à l’autre et est généralement célébré dans les deux semaines précédant le mercredi des Cendres.
Les célébrations du carnaval ont une longue histoire qui semble avoir des origines bien plus anciennes, remontant à la période gréco-romaine, lorsque des cérémonies païennes étaient organisées en l’honneur du dieu Saturne, pour célébrer le début de l’année agricole.
Au cours de ces festivités, les relations hiérarchiques étaient inversées, permettant un échange de rôles entre roturiers et nobles grâce à l’utilisation de masques.
Avec le christianisme, ces rites ont perdu leur caractère magique et rituel et sont restés de simples formes de divertissement populaire, une façon de dire adieu à l’hiver et d’accueillir la saison printanière de fertilité et de fécondité.
Le carnaval de Rome
Même dans la Rome antique, il y avait des festivals orgiaques avec des spectacles publics, des danses et des masques. Il s’agissait des Saturnales, qui étaient célébrées du 23 au 30 décembre.
Dès le Xe siècle, des fêtes de carnaval étaient organisées autour du Monte dei cocci à Testaccio. Ces célébrations faisaient référence au Saturnali et voulaient faire revivre la tradition.
À la demande du pape Paul II, les célébrations ont été déplacées sur l’actuelle Via del Corso.
Les festivités comprenaient des duels et des corridas, auxquels assistaient des familles nobles ainsi que des citoyens ordinaires de Rome, désireux d’assister à ces événements sauvages et de profiter de la viande des animaux tués.
Les festivités du carnevale de Rome se sont ensuite déplacées vers le centre de la ville, dans des lieux tels que S. Pietro, la Piazza Farnese et – en particulier – la Piazza Navona.
C’est avec l’arrivée du flamboyant pape Paul II en 1464 – et son installation au Palazzo S. Marco près de la Piazza Venezia – que le carnaval de Rome a vraiment pris son essor.
Au fil des siècles, le carnaval a connu des hauts et des bas en fonction du pape régnant : certains pontifes permettant aux Romains de se délecter dans l’excès, d’autres réprimant les festivités.
Deux événements du Carnevale étaient particulièrement populaires : la parade inaugurale et la course de chevaux berbères, toutes deux basées sur la Piazza del Popolo et le long de la Via del Corso.
Les jours précédant ces événements, les familles nobles exposaient leurs splendides carrosses, lançant des fleurs et des dragées aux foules rassemblées.
La course de chevaux berbères a été abolie en 1874 par le roi Victor Emmanuel II en raison de la mort d’un spectateur ce qui a fait passer les célébrations du carnaval de Rome dans l’oubli pendant plus d’un siècle, jusqu’à leur renaissance ces dernières années.
Le défilé de chars est devenu le point culminant du carnaval romain.
Le thème avec lequel elles sont mises en place a toujours plusieurs aspects, l’un certainement lié à l’irrévérence envers les politiciens ou les sujets sensibles (partis corrompus, goûts sexuels, moqueries violentes et ainsi de suite), elles sont un moyen qui se renouvelle chaque année pour créer un effet cathartique et libérateur des problèmes quotidiens.
Chaque char interagit généralement avec le public, distribuant des friandises et parfois des gadgets aux thèmes variés pour le plus grand plaisir des enfants.
Sur les chars, on trouve généralement des masques et des personnages qui en font une sorte de scène mobile, un véritable monde en mouvement et changeant.
Aussi irrespectueux soit-il, le thème du char aura toujours la capacité d’enflammer les esprits en mettant de côté l’offense. Après tout, chaque blague compte au carnaval.
Dates et festivités 2023
La date du carnaval varie en fonction des années et se cale sur le calendrier chrétien étant déterminée par le début du Carême.
Les festivités du carnaval se tiennent entre l’Épiphanie, jour de la présentation de Jésus aux Rois mages et Mardi gras (21 février 2023).
Le Carnaval 2023 commencera officiellement le dimanche 5 février, le dimanche de la Septuagésime (environ 70 jours avant le dimanche de Pâques) et se terminera le 21 février, jour de mardi gras.
Les principales dates du Carnaval 2023 :
Dimanche 5 février : début du carnaval
Jeudi 16 février : jeudi gras
Dimanche 19 février : Dimanche de carnaval
Mardi 21 février : Mardi gras
Habituellement, le carnaval de Rome est spectaculaire grâce à un calendrier et un programme riche en événements. Comme d’habitude, il y aura des défilés masqués dans les rues les plus importantes de la ville, accompagnés de fanfares et de beaucoup de musique.
Carnaval dans les musées communaux
Tous les ans, différents musées communaux de Rome, organisent des événements à destination des enfants pendant le carnaval.
Vérifiez l’heure et les musées participants dans la presse locale.
La tarentelle du carnaval
Le 19 février, la Tarantella del Carnevale a lieu à l’Auditorium Parco della Musica. Une grande fête pour tous, petits et grands. Un grand concert est prévu en fin d’après-midi avec la participation de nombreux artistes.
Vérifiez l’heure et la tenue effective de cet événement dans la presse locale.
Carnaval du Tibre en canoë et en vélo
Le 19 février, vous pourrez assister au carnaval du Tibre : les gens pourront descendre masqués, le long des berges entre Scalo de Pinedo et Castel Sant’Angelo.
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Carnaval au Pincio
Que serait le Carnaval sans habiller les enfants (et peut-être même les adultes) et aller au Pincio ? A l’occasion du Carnaval, dimanche 19 février à Piazzale Flaminio.
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Les personnages emblématiques du carnaval
Voici quelques-uns des personnages traditionnels du Carnaval Romain que vous croiserez peut-être au détour d’une rue. Ils sont principalement issus de la Commedia dell’arte.
Meo Patacca : « er più bravo trà gli Sgherri Romaneschi », le plus valeureux des voyous romains, qui part à la guerre contre les Turcs, dans une œuvre en vers écrite en dialecte romain au 17ème siècle par Giuseppe Berneri. C’est un homme du peuple, indolent et querelleur. Patacca fait référence à la faible solde des soldats.
Don Pasquale : le héros d’un opéra bouffe en trois actes (musique de Gaetano Donizetti, livret de Giovanni Ruffini).
Noble, quasi septuagénaire, il s’oppose au mariage de son seul héritier Ernesto avec Norina, qui n’a pas de fortune, et décide de se marier lui-même pour priver le jeune homme de son héritage.
Rugantino : personnage né en 1962, c’est le héros d’une comédie musicale crée par Garinei et Giovannini.
C’est un personnage romain, fanfaron, arrogant et peu enclin à travailler qui vit d’expédients avec sa sœur Eusebia et de la générosité de l’ancien bourreau Mastro Titta qui tient désormais une taverne.
Cassandrino : personnage du carnaval romain, qui pourrait remonter au 16ème siècle et être originaire de Sienne. Il est souvent représenté dans le théâtre de marionnettes.
Brave père de famille, il est élégant dans ses manières, crédule, facilement dupé par ses filles ou ceux qui s’intéressent à ses biens, moqué en amour.
Il est devenu au cours des siècles le porte-parole des récriminations et des plaintes à l’encontre du pouvoir, et en particulier du pouvoir papal.
Sont attachées à Cassandrino les paroles «Solo Preti Qui Regneno» (seuls les prêtres règnent ici) autre définition ironique du S.P.Q.R.
D’autres personnages sont aussi très représentatifs des personnages de la Commedia dell’arte et du carnaval romain :
– Le Général Mannagia La Rocca, personnage militaire fanfaron et hautain, couvert de médailles.
– Le Pulcinella romano (Polichinelle est normalement d’origine napolitaine) c’est un personnage impertinent, fou et « paresseux ».
– Dottor Gambalunga, charlatan notoire qui vend ses potions pour une jeunesse éternelle, pour trouver l’amour, ou pour faire pousser les cheveux…
– Ghetanaccio, représenté portant un théâtre sur les épaules, risque sans arrêt la prison, en invectivant le pouvoir en place, en utilisant des marionnettes pour faire passer ses messages.
– Les Zingaresche, qui prédisent l’avenir.
– Pantalone représente un marchand vénitien cupide et luxurieux.
– Arlequin est un serviteur paresseux et rusé de Bergame
Des costumes pour le carnaval
Où peut-on trouver des costumes ou du maquillage pour le Carnaval de Rome ?
Voici quelques adresses, informations et suggestions pour trouver votre bonheur.
On peut trouver des masques et des costumes simples dans les boutiques de souvenirs du centre et dans les supermarchés et centres commerciaux.
Vous trouverez des costumes plus sophistiqués chez :
– Berte – Viale dei Colli Portuensi, 453/455
– Roma in maschera – Via Eugenio Basanti, 5
– Estro costumi in Trastevere – Via Emilio Morosini, 10
– Blitz – Via dell’Arcadia, 57
– Pelatelli – Via Aristide Leonori, 26-28
– Arabesque – Via al Sesto Miglio, 16
Il y a également des magasins de maquillages :
– Le Studio 13 – Piazza Cavour, 13 propose du maquillage professionnel
Que pouvez-vous manger pendant le carnaval ?
La saison du carnaval à Rome signifie que les vitrines des boulangeries sont pleines de frappes et de castagnoles.
À l’époque romaine, on les appelait frictilia, aujourd’hui chiacchiere, cicerchiata, struffoli, castagnole, frittelle, etc. Nous parlons ici des gourmandises typiques de la tradition du carnaval qui ont la caractéristique commune d’être fris.
À l’époque des Saturnales romaines, il était de coutume de descendre dans les rues et de s’adonner aux plaisirs de la table. Pour cette raison, des pâtes à frire de différentes sortes ont été fris avec des ingrédients pauvres sur lesquels tout le monde pouvait s’accorder.
Aujourd’hui, selon les régions d’Italie, les friandises typiques du carnaval prennent des noms différents mais rassemblent toujours tout le monde :
La cicerchiata, typique des régions du centre de l’Italie (Latium, Marches, Ombrie, Abruzzes), les chiacchiere, qui sont fabriqués un peu partout en Italie mais prennent des noms différents selon les régions, les ingrédients principaux sont toujours : œufs, farine, sucre glace)
Les struffoli, typiques de la tradition napolitaine : miel, œufs, farine, sucre, anis.
Dans le Frioul, on célèbre avec des castagnole, de petites crêpes très molles, que l’on trouve aussi dans le reste de l’Italie sous des noms différents et parfois fourrées à la crème.
Les Graffe ou Krapfen sont des beignets d’origine autrichienne. Ils sont remplis de sucre ou de confiture. Les principaux ingrédients sont la farine, les œufs, les pommes de terre, le sucre et la levure.