Le 2 novembre 2025, pour la fête des défunts, on voit réapparaître les « Sacs Rouges », Sacconi Rossi, tout encapuchonnés de rouge, héritiers de la tradition de la « Confrérie des Dévots de Jésus au Calvaire et Sainte Marie des douleurs au secours des Saintes Âmes du Purgatoire ».
Leur mission à commencé au 18ème siècle et consistait à récupérer les noyés dans le Tibre, tâche aujourd’hui effectuée par la police fluviale.
Ils enterraient ensuite les corps non réclamés par les familles dans la crypte sous le Palazzo et la Tour des Gaetani.
Au coucher du soleil et après une messe pour les âmes de toutes les victimes inconnues de la guerre ou des désastres naturels, les fidèles quittent l’église de San Giovanni di Calibita pour suivre la procession des Sacs Rouges qui a repris depuis la fin des années 80 et a eu lieu chaque année.
Lors de celle-ci, vous pourrez les suivre sur l’île Tibérine à la lumière des flambeaux jusque dans la crypte ouverte pour l’occasion. Comme dans la crypte des Capucins (Via Veneto), les Sacconi Rossi utilisaient les ossements des morts pour « décorer » les murs et les niches de la crypte-cimetière.
Qui sont les sacs rouges ?
La vénérable « Confrérie des Dévots de Jésus au Calvaire et de Notre-Dame des Douleurs au secours des Saintes Âmes du Purgatoire », nom complet, communément appelée « Confrérie des Sacconi Rossi », a été fondée en 1760. Ils sont plus connus sous leur nom populaire de Sacconi Rossi car dans l’exercice de leurs activités, ils portaient une cape rouge à capuche.
La tâche principale de la Confrérie était d’enterrer les cadavres abandonnés et notamment de recueillir et d’enterrer – si personne n’avait réclamé leur corps – les morts qui s’étaient noyés dans le Tibre. Ces opérations se déroulaient la nuit, en cortèges éclairés aux flambeaux.
En 1768, la Confrérie fut acceptée par les Frères Mineurs franciscains de la basilique de Saint-Barthélemy sur l’île Tibérine et obtint en 1780 l’achat aux Frères Mineurs de la pièce à trois allées pour la transformer en oratoire.
En 1784, elle obtient la reconnaissance du pape Pie VI et la concession de la construction d’une crypte-cimetière dans le sous-sol de l’oratoire pour enterrer les frères défunts.
Le cimetière a été utilisé jusqu’en 1836, date à laquelle, le pape Grégoire XVI a décrété que les enterrements avaient lieu exclusivement au cimetière du Verano. L’abolition de ce privilège marque le déclin de la Confrérie.
En 1851, les dévots reprennent possession de l’oratoire, donnant une nouvelle vitalité à la Confrérie grâce aussi à la concession du Pape Pie IX de reprendre les inhumations dans le cimetière en contrebas.
En 1870, le décret royal n° 5991 du 6 novembre stipule que les cimetières des hôpitaux, des couvents et autres, y compris celui des Sacconi Rossi, seront définitivement fermés le 25 février 1871. C’est un nouveau coup dur pour la Confrérie qui voit sa raison d’être contrariée et perdre progressivement beaucoup de ses adhérents et être pratiquement en voie d’extinction vers 1960.
À partir de 1983, la Vénérable Archiconfrérie de Santa Maria dell’Orto reprend de façon autonome l’héritage des Sacconi Rossi et sa cérémonie de commémoration des morts sur les rives de l’île Tibérine. La commémoration a ensuite été étendue à tous les morts anonymes qui ont péri lors de catastrophes naturelles et de guerres.
En 1988, l’Ordre hospitalier de Fatebenefratelli obtient la mise à disposition des anciens locaux de la Confrérie et en décembre 1989, le prieur, signe un accord avec le Vicariat afin que le prieur de l’hôpital du Tibre et chaque frère de sa communauté soient désormais reconnus comme membres de la Confrérie, afin d’en garantir la continuité.
Une fois les « Sacconi Rossi » rétablis, tous les 2 novembre, au coucher du soleil, une Sainte Messe est célébrée dans l’église de S. Giovanni Calibita, suivie d’une procession aux chandelles le long des rives de l’île qui se termine à l’extrémité de l’île, en face de Ponte Rotto, par le lancement d’une couronne dans le Tibre en hommage aux morts.











