
Le Palazzo Massimo alle Colonne, un palais de la Renaissance donnant sur le Corso Vittorio Emanuele II à Rome est ouvert au public chaque année et pour une seule journée, le 16 mars.
L’histoire du palais Massimo alle Colonne
Commencé en 1532, le Palazzo Massimo alle Colonne est la dernière œuvre de Baldassare Peruzzi, achevée juste après sa mort en 1536. Commandé par Pietro Massimo sur le site de ses propriétés ancestrales, le bâtiment est fondé sur les vestiges de trois palais contigus (dont l’Odéon de Domitien) tombés en ruines lors du sac de Rome en 1527.
Le palais repose sur l’ancienne Via Papale, la rue qui servait de voie de procession papale entre le Vatican à l’extrémité ouest de la ville et le Latran, à son extrémité est.
Le site urbain a influencé la conception du palais. Son entrée principale est alignée avec une allée qui coupe perpendiculairement la façade, permettant ainsi une vue sur le palais.
L’allée ne croise cependant pas le palais en son centre exact, de sorte que la façade ne couvre pas une extrémité du palais afin de créer une façade symétrique. La position du bâtiment sur une légère courbe de la route a donné lieu à sa caractéristique architecturale la plus unique. Pour tenir compte de cette courbe, Peruzzi a conçu une façade avec un balayage convexe ce qui était inhabituel dans la conception de la Renaissance et sans précédent dans l’architecture de palais de l’époque.
Tout aussi exceptionnel est le portique d’entrée ouvert composé d’un long linteau soutenu par six colonnes doriques indépendantes, flanqué de quatre travées de pilastres engagés. Cette forme rappelle les portiques qui bordaient les anciennes rues romaines.
L’absence de continuité entre le rez-de-chaussée et les étages supérieurs distingue davantage la façade. Chaque niveau apparaît comme une unité autonome dont les fenêtres sont embellies par le vocabulaire décoratif unique de Peruzzi.
L’extérieur du palais est caractérisé par sa façade incurvée incorporant les fondations du stade, ou odéon, de l’empereur Domitien. Réalisée en pierre de taille plate, elle présente un portique composé de six colonnes doriques jumelées au centre ce qui crée un remarquable effet de clair-obscur.
L’intérieur du palais, d’une élégance raffinée, contient des plafonds richement décorés, avec des caissons et des fresques d’artistes tels que Daniele da Volterra, de statues classiques, de meubles et de tapisseries.
La référence aux colonnes dans le nom du palais semble dériver des colonnes qui étaient présentes à cet endroit avant la construction du palais et découle simplement de la nécessité de l’identifier de manière univoque parmi les autres propriétés de la famille Massimo.
L’une des colonnes qui aurait appartenu à l’Odéon de l’empereur Domitien a été réédifiée au XXe siècle sur la Piazza dei Massimi.
Le palais a été sauvé de la démolition en 1870, pendant le boom de la construction qui a suivi l’unification de l’Italie, lors de l’élargissement de la rue alors appelée Strada Papale.
La façade qui avait été noircie au fil des ans par la circulation le long du Corso Vittorio Emanuele II a été restaurée en 2002.
Aujourd’hui, la meilleure vue du palais se trouve du côté du Campo de’ Fiori, sur le passage piéton menant au Palazzo Braschi et à la Piazza Navona.
Les descendants de Pietro Massimo continuent encore aujourd’hui à vivre dans le palais qui abrite plusieurs peintures de la Renaissance et, dans une pièce, un revêtement mural en cuir d’origine.
Pourquoi cette ouverture exceptionnelle le 16 mars ?
L’ouverture d’une journée est liée à la commémoration de la mort, le 16 mars 1583, de Paolo Massimo, âgé de 14 ans, qui a été brièvement ramené à la vie par S. Filippo Neri dans la chapelle familiale du deuxième étage, créée à l’intérieur de la chambre du garçon.
Paolo était malade depuis plus de deux mois et on craignait pour sa vie. Il était un fidèle de Philippe Néri qui venait le voir chaque jour.
Le jour de la mort du garçon, le prêtre florentin le trouva mort lors de sa visite. Il l’embrassa, pria quelques instants auprès de lui, l’aspergea d’eau bénite selon l’usage et l’appela par son prénom…
Le garçon revenu à la vie se serait alors redressé, aurait eu le temps de se confesser avant que le saint lui laisse le choix de vivre ici-bas ou de rejoindre sa mère et ses sœurs au paradis. Paolo aurait alors choisi de se rendormir dans la mort.
Ce jour de miracle est le seul où le bâtiment est ouvert au public et peut être visité de 7h00 à 13h00.
En effet, certains événements ou visites peuvent être annulés au dernier moment, ne nous laissant pas le temps de mettre à jour notre article…